Le bon voisinage se cultive.
C’est un mardi matin bien tranquille. En quête d’inspiration pour mon prochain billet, je fouille dans mon fichier de courriels d’internautes, à la recherche de « Situations délicates » à solutionner. Hmmm, rien ne m’allume.
J’écris à notre dynamique Éditrice, Art de Vivre @HuffPost Québec pour lui demander si elle a une demande spéciale. Quelques heures plus tard, après avoir affiché ma demande sur Facebook, elle me fait suivre vos commentaires. Je suis étonnée du nombre d’irritants. J’affiche à mon tour sur ma page professionnelle et mes fans sont aussi frustrés par ces mêmes agaçants.
Vous n’en pouvez plus de vos voisins mal léchés! Vous êtes loin des banalités et de la banlieue des Voisins de Claude Meunier.
C’est fait. Je suis prête à taper mon billet.
Que ce soit la voisine de gauche qui laisse sa radio chanter à tue-tête dehors quand elle est à l’intérieur, le voisin d’en haut qui hallucine que le son de votre laveuse (qui n’est jamais en opération après 19h00) le réveille la nuit, les voisins de derrière qui menacent de faire couper vos arbres car le filtreur de leur piscine est embourbé par les hélicoptères de vos arbres, ou des chiens qui aboient le jour comme la nuit. Grrrrrr…, vous avez envie de japper à votre tour contre ces habitants dans « votre » patelin paisible.
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Comme la famille on ne choisit pas ses voisins. Amis ou ennemis? À vous de partir du bon pied.
Sachant que plusieurs d’entre vous viennent d’emménager au 1er juillet dernier, voici 10 règles pour cultiver le bon voisinage.
1. Familiarisez-vous avec la règlementation
des nuisances de votre municipalité ou de votre édifice. Prenez surtout note des irritants interdits visuels et sonores. Ainsi, certaines municipalités interdisent la corde à linge et d’autres ont un tableau avec les décibels et heures acceptables pour éviter la pollution sonore.
2. Présentez-vous
à vos nouveaux voisins. Parlez-leur. Apprenez à les connaitre. Il sera moins facile d’être frustré par les enfants qui se tiraillent tout le temps, si vous savez que leur père est en mission militaire et que leur mère est seule pendant six mois, avec ses quatre petits.
3. Respectez la propriété de vos voisins,
leurs horaires et leurs vies privées. Soyez discret et ne répétez pas ce que vous auriez entendu en sourdine. Appelez avant de visiter. Demandez la permission avant de mettre le pied sur leur terrain. Assurez-vous que vos petits, eux aussi connaissent ces règles de civilité et que pitou et minou ne s’approprient pas les terrains de vos voisins pour leurs petits besoins.
4. Faites pour vos voisins ce que vous aimeriez qu’ils fassent pour vous.
C’est la première tempête de la saison. Votre reluisante nouvelle souffleuse vous attend dans le garage. Vous vous en donnez à cœur joie. Pendant que vous y êtes, déneigez l’entrée de la voisine. Vous avez des tonnes et des tonnes de tomates dans votre potager. Partagez votre récolte.
5. Informez-les, dès que possible,
quand vous prévoyez une interruption de paix dans les douillets cocons adjacents au vôtre. Faites-le en personne. Donnez votre numéro de téléphone afin qu’ils puissent directement vous faire part de leurs doléances, au lieu d’appeler la police. Si vous prévoyez une fête extérieure, considérez de les inviter.
6. Essayez de ne rien emprunter.
Et si vous utilisez un des outils du garage d’à côté, rapportez-le dès que vous avez terminé votre tâche. Vous l’avez brisé? Dites-le et remplacez-le. Vous ne pouvez pas vous permettre d’en acheter un autre? Vous n’auriez pas dû lui demander cet objet.
7. Entretenez et enjolivez votre propriété.
Quand tous s’y mettent, cela ajoute de la valeur immobilière à la rue et même de tout un quartier.
8. Répandez l’harmonie.
Souriez, dites « Bonjour », offrez vos vœux du temps des fêtes, informez-vous de la santé de tous, etc. Ces gestes de civilité sont contagieux. Ainsi, rapidement il fera bon vivre dans votre voisinage.
9. Remerciez pour les attentions et faveurs;
en personne, au téléphone, par courriel et en laissant une note dans la boîte aux lettres. Tous les moyens sont bons.
10. Et si jamais un voisin crevait votre bulle de bonheur domestique, suivez ces étapes
- Respirez. Planifier votre discussion.
- Allez voir votre voisin en personne.
- Ne disciplinez pas les enfants des autres, ni leurs animaux domestiques. Parlez directement aux propriétaires adultes.
- Soyez direct et amical.
- Décrivez la situation irritante, de façon objective.
- Ne pointez pas du doigt, n’accusez pas.
- Proposez de trouver une solution mutuellement bénéfique.
Bonjour François. Je sais que vos jeunes sont à la maison cet été. Quand ils jouent au basket, le ballon atterrit souvent dans mes fleurs. Pourrais-tu stp leur demander de réorienter le filet vers votre terrain? Merci.
Votre voisin, ne veut rien savoir? Avant d’appeler la police, considérez la médiation citoyenne. C’est la façon civilisée de régler des chicanes de clôture, sans tribunaux. Des bénévoles formés en médiation, vous aideront à trouver une solution gagnant-gagnant.
Pour le bien-être de toute votre communauté, demandez à votre conseiller municipal d’afficher ce « Code de conduite » sur sa page Facebook ou même sur le site web de votre ville afin que tous puissent avoir droit à leur havre de paix, chez eux.
Vous vivez une situation délicate? Ce blogue est à votre service, écrivez-moi julie@julieblaiscomeau.com. Votre situation pourrait éclairer d’autres lecteurs.
Publié 28 juillet, 2014 Huffington Post (c) Julie Blais Comeau