Est-ce possible d’avoir une deuxième chance de faire une bonne impression?
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Non.
Vous n’aurez jamais l’occasion de changer cette initiale perception que l’autre a eue de vous.
Je vous entends : « Voyons Julie, quand je rencontre des gens, je ne suis pas si superficiel. Je donne la chance au coureur. Je gratte un peu pour bien connaitre la personne avant de le catégoriser. »
Oui, il se pourrait, à la suite de quelques interactions, que cette critique soit erronée ou que votre « juge » change d’avis. Mais, n’y comptez pas.
Par définition, l’effet de primauté ne se produit qu’une seule fois. Tout de suite, voir même instantanément. En moins d’une seconde, selon le psychologue Alex Todorov de l’Université Princeton, l’autre vous analyse et décide si cette initiale impression est bonne ou mauvaise.
Ce comportement humain remonte à l’ère préhistorique. L’homme des cavernes avait rapidement à décider : ami ou ennemi; fuir ou affronter. Ce réflexe, de rapidement trancher, est très profond.
Chaque fois que j’anime un atelier « Influer en quelques secondes » je demande aux participants de faire la liste du Top 5 des éléments qui contribuent à une première impression. Peu importe la profession, l’âge, le niveau dans la hiérarchie organisationnelle, le sexe ou la langue parlée, les résultats sont presque pareils à une ou deux positions près. Toutefois, celui qui est toujours en tête de liste, celui qui est le plus important, est le même.
Roulement de tambour s’il-vous-plait, drrrrrummm… Mon sondage non scientifique, mais fait avec des participants objectifs, des milliers, dévoile que les cinq éléments qui contribuent à une première impression positive, sont :
1. Un bon maintien
Vos parents vous l’avaient bien dit : « Garde ta tête haute, ton dos droit, mets tes épaules égales et laissent tes mains de chaque côté de ton corps. »
Ne mettez surtout pas vos mains devant à la Adam et Ève, ni derrière, pour faire comme une sentinelle au repos. Vous donnerez l’impression de vous protéger ou d’être distant, non impliqué. Relaxez. Laissez-les de chaque côté. Ne les mettez pas non plus dans vos poches. On se demandera avec quoi vous jouez. Vos sous?
Je sais, ce n’est pas si facile que cela que d’avoir cette posture élégante et cool.
Regardez des photos de politiciens ou de vedettes qui ont une allure assurée. Analysez. Imitez en répétant ce mantra : « Je suis confiant et crédible. ».
2. Un contact visuel direct et franc
Tous sont d’accord, c’est par les yeux que l’on valide l’authenticité et l’honnêteté.
Il ne s’agit pas de fixer l’autre tout au fond de ses pupilles. Cela créera un malaise et pourrait gêner ou même intimider.
Le contact visuel se fait de 40 à 60 pour cent du temps dans le triangle professionnel. Sa base est sous les yeux et son sommet se trouve où le front rencontre les cheveux.
Inversez ce triangle. Placez sa base au-dessus des sourcils et sa pointe dans le creux du menton. Regardez majoritairement dans ce triangle et vous êtes dans le triangle social, voire même intime. Le regard dans cette aire du visage pourrait être embarrassant en situation d’affaires. Pendant un rendez-vous amoureux, attendez-vous bientôt à un baiser!
3. Un sourire sincère
Sérieux, réservé, grogneur ou même introverti, soyez avisé : universellement, tout le monde, vous inclut, souhaite tisser des liens avec des gens qui sont accessibles et aimables. N’est-ce-pas?
Pas tout à fait à l’aise, nerveux ou inquiet? Vous savez quoi? Nous sommes tous appréhensifs à l’idée de faire une bonne première impression, même les extrovertis. Pensez à des moments heureux. Formulez mentalement des pensées positives sur l’autre. Souriez et le monde vous sourira. C’est un fait. Le sourire est contagieux. Faites le test. Souriez.
4. Une tenue appropriée
On s’habille pour…? Son client. Votre tenue vestimentaire doit démontrer que vous faites partie de l’équipe de celui à qui vous souhaitez offrir des produits ou services. Vos vêtements affichent votre alliance et donnent de la crédibilité à votre rôle pour inspirer confiance en vos habiletés. Par exemple, la comptable de Lady Gaga pourrait être habillée plus tendance, excentrique même, que la comptable d’un conseiller en assurance.
Vos vêtements doivent refléter l’activité. La comptable qui va faire l’inventaire d’une ferme laitière à Sainte-Cécile de Milton, s’habillera différemment que celle qui doit rencontrer un nouveau client pour discuter de son portefeuille dans la salle de réunion, au siège social.
Vos accessoires aussi comptent. On ne porte pas les mêmes chaussures pour aller à la plage, au gym, à un mariage, au bureau ou pour veiller tard. Ne soyez pas non plus en compétition avec vos accessoires. L’important est qu’on écoute ce que vous dites et non qu’on s’exclame : « Quelle belle montre vous avez ! ».
5. Une poignée de main ferme
La poignée de main est la salutation de mise pour les rencontres d’affaires, sans distinction entre les sexes. Ce toucher peut confirmer une bonne première impression ou semer le doute.
À son origine, au temps des chevaliers, ces secouements simultanés, du coude à la main droite, étaient pour démontrer l’absence d’arme, peut-être dissimulée dans sa manche.
Encore aujourd’hui lors de sommets internationaux, les paparazzis cliquent leurs appareils pour capter la photo de deux dirigeants qui se donnent la main. Ainsi, ils annoncent que leurs intentions sont pures, sans motif caché. Ils visent une relation harmonieuse.
N’oubliez pas non plus de donner votre nom de famille avec votre prénom en ajoutant un lien à l’évènement auquel vous participez. « Joseph Champagne, directeur de compte chez Machin Machin », est beaucoup plus mémorable que « Joseph, ça me fait plaisir. »
Attention aux messages non-verbaux négatifs que votre poignée de main pourrait envoyer, en voici quelques-uns. Une demoiselle en détresse » offre le bout des doigts. « Un politicien en quête de faveur » met sa main gauche sur l’épaule de l’autre ou forme un sandwich en ajoutant sa main gauche sur le dessus de la poignée de main. « Un broyeur qui s’approprie le pouvoir » sert trop fort, ne relâche pas le premier et tire l’autre vers lui. « Un poisson glissant » a la main moite et molle. Je parie que vous en connaissez d’autres. Écrivez-moi.
Maintenant, pour la bonne nouvelle : vous pouvez contrôler votre première impression. Comme le sprinter qui s’entraine et imagine sa course des centaines de fois, faire une bonne première impression ça se pratique et ça se visualise.
Pour commencer vos exercices, vous nécessiterez un miroir. Il doit être de pleine longueur. Au fait, cet objet banal que l’on peut facilement retrouver dans les grandes surfaces ou quincailleries est le meilleur investissement que vous pouvez faire sur votre carrière. À moins de frais qu’une soirée au cinéma, il vous permettra de vous observer, de faire le premier le constat de ce que vous dégagez. Il vaut le coût.
Regardez-vous et pratiquez-vous chez vous, puis ensuite partout. Une fois que vous aurez analysé et expérimenté devant votre réflexion soyez conscient des cinq éléments du top cinq quand : vous croisez vos collègues dans les couloirs, de futurs clients au cinq à sept et même avec les employés en faisant vos courses. Toutes les occasions sont bonnes.
Allez, prenez le contrôle de votre première impression!
Vous vivez une situation délicate? Ce blogue est à votre service, écrivez-moi julie@julieblaiscomeau.com. Votre situation pourrait éclairer d’autres lecteurs.