Je travaille au sein d’une équipe dynamique et conviviale. La majorité de mes collègues sont impliqués dans leurs communautés et font du bénévolat. Tous les printemps, notre bureau se transforme en centrale pour toutes sortes de dons d’œuvres caritatives.
Mes co-équipiers ou leurs enfants organisent, ou participent, à une variété d’activités pour ramasser des fonds. Certains me demandent de commanditer, d’autres de faire ma part ou d’assister et d’autres encore d’acheter des gâteries. Je reconnais l’importance de leurs contributions, mais franchement, je commence à être tannée de donner à l’un puis à l’autre.
Pour tout vous dire, mon conjoint est un employé du gouvernement fédéral et son poste sera aboli à l’automne. Je n’en ai pas encore parlé au bureau. Il est en recherche d’emploi active, mais, sait-on jamais? Nous avons donc fait des ajustements à notre budget et je suis maintenant beaucoup plus consciente de mes billets de cinq, dix ou 20 dollars donnés pour les causes de chacun et chacune.
Chère Julie, quelle est la façon appropriée de décliner ma participation aux causes de mes collègues?
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À l’annonce de la perte d’un emploi, plusieurs d’entre nous ajustons nos dépenses personnelles. Les premières coupures seront souvent dans la distribution d’argent discrétionnaire et cela inclut nos dons aux œuvres de bienfaisance.
Nous sommes un peuple de nature généreuse. Conséquemment, plusieurs Canadiens sont mal à l’aise de dire non à une cause caritative, surtout quand la demande vient de quelqu’un de près, comme un collègue.
L’étiquette, en temps de récession ou pas, est toujours respectueuse et s’adapte aux circonstances.
Voici quelques recommandations qui vous permettront d’être un donateur en harmonie avec son budget et ses choix caritatifs :
- En cette période de transition et en tout temps, respectez-vous et votre budget. Établissez vos propres limites. Que vos dons soient annuels, saisonniers ou mensuels, ils sont votre choix personnel.
- Décidez de vos objectifs caritatifs. Choisissez une cause, un organisme, une activité ou établissez une liste de vos favoris. Cette liste vous donnera un code personnel qui vous servira à identifier la valeur de votre empathie selon votre porte-monnaie. Ainsi, si votre situation financière change; vous pourrez vous ajuster vos dons à la hausse ou à la baisse.
- Rappelez-vous, il est toujours approprié de dire que vous avez dépensé votre budget caritatif annuel. Si vous avez vous-même eu à solliciter des dons dans certaines sociétés, vous avez certes reçu la réponse qu’ils ont un budget annuel pour les œuvres de charité et que cet argent a déjà servi pour d’autres activités. Utilisez le même principe pour vos dons personnels.
- Pour faire suite à la suggestion précédente, vous pourriez même ajouter que vous aimeriez bien contribuer à leur cause l’an prochain et que vous les encouragez à vous faire un rappel au moment opportun.
- Soyez généreux de façon créative. L’argent n’est pas la seule façon de contribuer à une cause. Contribuez vos talents ou votre temps, en lieu de l’argent.
- L’authenticité est aussi une option. Elle est même recommandée dans le cas de la diminution ou de l’annulation d’un don annuel traditionnel. Dans ce cas, vous pourriez dire quelque chose comme : « J’ai vraiment beaucoup d’empathie pour votre cause et c’est toujours avec fierté que j’ai donné à votre organisme au fil des ans. Malheureusement, cette année je ne peux pas maintenir ma contribution annuelle. J’espère sincèrement pouvoir reprendre l’an prochain.»
- Ne vous sentez pas coupable. Des dons philanthropiques ne sont pas des obligations, ils sont des choix personnels. Aucune culpabilité ne devrait être associée au déclin d’une contribution caritative.
- Vous pourriez aussi discuter de votre situation avec le service des ressources humaines. Ils sont peut-être au courant de certains autres de vos collègues avec des situations financières similaires. Ainsi, vos gestionnaires pourraient décider, comme c’est de plus en plus la tendance dans plusieurs compagnies, de mettre en place une politique de non-sollicitation au travail.
En conclusion, je souhaite reconnaître votre honnête partage. Je suis certaine que plusieurs lecteurs se retrouveront dans une situation délicate similaire et sauront maintenant comment décliner gracieusement et avec empathie, grâce à votre question.
Vous vivez une situation délicate? Ce blogue est à votre service, écrivez-moi julie@julieblaiscomeau.com. Votre situation pourrait éclairer d’autres lecteurs.
Publié 11 avril, 2012 Huffington Post (c) Julie Blais Comeau